VERDUN MAI 1916 LA COTE 304
Cote 304 Avocourt, du 5 Mai 1916 au 21 Mai 1916, le 125eme RI va entrer dans la fournaise de Verdun.Affecté en compagnie de son règiment frére le 114 ème RI,et èpaulé par le 296 ème RI, le 125 eme aura pour mission de reprendre ,les positions perdues, s y maintenir,de pousser en avant.Position stratègique la cote 304 mouvement de terrain jumeau du Mort Homme sera perdue le 5 mai .Reconquise le 6 reperdue puis reprise le 7...Des aviateurs en observation au dessus de ces positions avaient indiquès à l èpoque que le ciel ètait obscurci jusqu'à 800 metres au dessus du sol. Avec un effectif au dèpart de 66 officiers , 2530 sous officiers et hommes de troupe,il sera relevè le 12 mai ,et aura laissé 671 officiers sous officiers caporaux et fantassins hors de combat (tuès,blessès et disparus)Il se verra,tout comme le 114 éme dècerner une citation à l ordre de l'armée.Bon nombre de ses hommes tuès et enterrès sur place n ont pu etre relevès à l'issue des combats et reposent annonymement dans les ossuaires ou encore sous cette terre
Situation carte genérale
Le 5 mai le régiment est embarquè vers 16 heures.Il emprunte l axe Blercourt Dombasle et, s installe dans les bois de Bèthèlainville.A 23 heures l'ordre est donnè d'aller occuper les positions sud est de la cote 304 au nord du village d'Esnes.Ce village est franchit sous le barrage ennemi au prix de quelques pertes.
la situation du 125 eme au sein du dispositif sur la cote 304
a noter les elements du 290 eme RI présents qui n ont pas pu etre relevés et, qui sont demeurés sur place
Mission du régiment donnée par la 152 eme DI
Rétablir une ligne de résistance dans les pentes sud de 304 au nord du ravin de la Hayette en la reliant à sa gauche à Pomerieux et à sa droite avec les éléments tenant le crochet limité par les éléments du groupement Berthelot,puis s'emparer et organiser la crète au Nord est d 'Esnes cote 295, le calvaire la cote 243 ,les ouvrages de camargue et le 114 émeRI et au Nord de Pomerieux le réduit Odent
Le 6 mai l'articulation du règiment est la suivante:
1er bataillon (CB QUILLET):
Installe une compagnie renforcée de mitrailleuses au reduit "D", une autre à sa droite.Les deux autres sont restées en rèserve au boyau de la Rascasse.
3eme Bataillon(CB BAFFET):
Dispose 2 compagnies en avant ,dans la tranchèe D'Aix-boyau-des Martigues Ces èlements sont mèlangès avec des unitès des 2.90 eme et 2.68 eme RI qui n ont pas pu etre relevèes et sont tres èprouvèes par les combats et le barrage ennemi qui interdisait tout mouvement.Une compagnie ètait laissèe en rèserve au moulin d'Esnes
2eme bataillon(CB BERTHOIN)
ètait en entier en position en rèserve au Moulin D'Esnes
Aucun mouvement,aucune sortie sont possibles.Le règiment s'installe tant bien que mal sur ses positions en ètayant au mieux ses tranchèes qui sont dètruites systèmatiquement par les projectiles de gros calibre en provenance des batteries allemandes de Montfaucon.
cote 304 coté sud
Des positions du 125ème,les hommes apperçoivent les pentes du mort homme qui subissent le meme matraquage d artillerie.Dans la Soirée le 3eme Bataillon compte plus de 20 morts,80 blessès et 74 disparus.Les hommes sont tellement accablès par les obus et les toxiques employès que des jeunes soldats,fraichement arrivès,cédent au dècouragement.A bout de forces physiques et morales un certain nombre quittent leurs tranchèes et refluent vers l'arriére.Prèvenu,le Lieutenant Colonel OUDRY sort de son pc sans armes, sans les menacer ,leur parle,les rèconforte.Il les raccompagne sur leurs positions.Regonflès par l attitude du chef de corps ces jeunes feront leur devoir de fort belles maniéres(source :rècit du caporal Malècot rapportè dans le livre de jacques henri Lefebvre)
Le 7 Mai Toujours sous le bombardement intensif le Colonel rèorganise son dispositif.A sa gauche le 114 eme RI en liaison avec le 1er bataillon.Le 3eme Bataillon incorpore ses unités laissées en réserve et allonge son dispositif renforcè par deux sections de mitrailleuses.Le 2eme bataillon est toujours en rèserve au Moulin D'Esnes.
Vers 16 heures le bombardement s'allonge et, les allemands sortis d on ne sait ou attaquent vers le centre du dipositif encore tenu par les unités du 2.68 et 2.90 RI tres affaiblies.Les gars bien que tres èprouvès ,rèsistent d'une fort belle maniére, meme les blessès font le coup de feu avec leurs camarades.Sous l'avancèe allemande le 3 ème Bataillon est pris à revers et dèplore des prisonniers concéde du terrain. son chef,le CB BAFFET est blessè. 2 commandants d'unitè seront tuès ce qui accroit encore la confusion.Les 1 ere et 4 eme Compagnies se dètachent de leurs positions et viennent prèter main forte au 3eme Bataillon.Les allemands ètaient arrivés à 200 metres du pc du chef de corps qui,s'apperçevant de la situation,rassemble ses èquipes de pionniers,ses tèlèphonistes ,ses agents de liaisons et, organise lui meme ,les armes à la main la contre attaque, galvanisant ses hommes. Prévenu par un agent de liaison dépéché par le chef de corps le 2 ème Bataillon opére une contre attaque sur les èlèments infiltrès et qui,dèjà, avaient commencès à organiser le terrain.Ces manoeuvres hardies dègagent le troisiéme bataillon et rétablissent la liaison entre toutes les unitès.Vers 18 heures la 5 ème compagnie parvient meme à gagner une partie du terrain perdue sur 60 metres...environ
Les hommes amènagent les positions conquises.
Aux alentours de 19 heures, au prix d un effort supreme les 3eme et 2 eme Bataillon encerclent les allemands qui s'ètaient infiltrès .Des mitrailleuses sont rècupèrèes ainsi que 3 officiers et plus de 100 hommes de troupe fait prisonniers appartenants à trois règiments d'infanterie allemande les 45ème 49ème et 140ème.Ne pouvant etre relevèes les unitès s'enterrent sur place.
Le 8 mai au matin les allemands tentent une contre attaque voulant reprendre les positions perdue.Le règiment ne lache rien et, sous les feux combinès des mitrailleuses et fusils,l ennemi èchoue dans sa tentative de reprise des positions.Le bombardement reprend de plus belle brisant la liaison avec le 114 éme.La 3eme compagnie a rètablie la liaison.S ètant rappochès au plus prés du barrage,les allemands tentent un instant de couper cette liaison.Ils sont chassès à coups de grenades et poursuivis au corps à corps ils refluent dans leurs positions laissants sur le terrain de nombreux cadavres et des blessès qui seront fait prisonniers.La nuit se passe sous d'èpouvantables bombardements.Certains hommes sont enterrès vivants sans qu'il soit possible de les secourir.Le capitaine Gillot est tuè en organisant ses hommes afin de secourir des gars de sa 7ème compagnie ensevelis.
les 2 emes et 3 eme Cies seront citées a l ordre du IX eme CA
sources ad86http://www.archives-vienne.cg86.fr/style/inverse/644-la-presse-locale.htm
la 12 eme compagnie sera également citée à l'ordre du IX eme CA
(merci a mr Radureau de m avoir confié cette citation)
le Commandant Baffet et le Cne kieffer ont eté cités malheureusement a titre posthume pour le cne KIEFFER qui, avait été aux cotés du Colonel DEVUNS tué en Artois le 9 mai 1915...Le Capitaine Kieffer sera elevé au grade de chevalier dans l ordre de la légion d honneur à titre posthume
Le 9 mai,l'ennemi concentre ses feux sur le ravin de la Hayette sèparant Esnes du Mort Homme et de la cote 304.Les allemands voulaient isoler cette cote 304 par le sud et l attaquer par le Nord.Suite à ces bombardements ,les ravitaillements en eau,vivres et munitions ètait plus que perturbès .Les tranchèes ètaient sans cesse boulversèes.Les hommes ètaient assoifès et le seuil des munitions ètait critique.Dans la nuit, des munitions arriverent ainsi qu'un peu de ravitaillement.
Attaque du 10 mai
Le 10 mai,vers 3 heures trente du matin, les allemands,abordent les positions du 125ème RI par les positions du 3ème bataillon.Aprés de furieux corps à corps et èchanges de grenades,le règiment au matin,reste maitre de ses positions en rècupèrant meme du terrain sur les positions ennemies.Le reste de la journèe,ainsi que celle du 11 mai se passe sous d'incessants bombardements.L'infanterie allemande ne se manifestait pas sur les positions du 125ème
Le 12 mai, le 125ème est relevè par un bataillon du 2.96 RI et des èlements de la 45ème DI(le 3ème mixte de Zouaves).Les 1èr et 3ème bataillons les deux compagnies de mitrailleuses vont bivouaquer au bois de Saint Pierre à l'ouest de Blercourt.Le 2ème bataillon ne rejoindra le règiment que tard dans la soirèe sous les bombardements lui tuant 4 hommes en blessant 12 autres.Ce bataillon rejoindra les bois de saint Pierre avec le restant du 125 ème. Un incident fort regretable se produisit.Pendant la releve les unitès du 125ème ètaient survolèes par des avions.Quand il furent arrivès à hauteur du chateau D'Esnes l artillerie allemande les y acceuillait causant quelques pertes mais,le chateau fut partiellement dètruit et de nombreux blessès furent tuès
le 13 mai le règiment se rend à Ville sur Cousance jusqu'au 18 mai ou il est alertè.Les 1èr et 2ème Bataillon renforcès par les 2 CM se rendent à l'ouvrage Favry
(source www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr)
et aux bois de Bèthèlainville.Le 19 mai le 3ème Bataillon est lui aussi envoyè aux bois de Bèthèlainville.Le 21 mai le règiment laisse ses positions au 6ème RI de Saintes.Il part au repos à Saint Dizier jusqu'au 25 mai.
08 05 2011
En face des 125ème et 114ème RI, il y avait la 4ème Division d'Infanterie renforcée par le 1 RI allemand du VI ème Corps de réserve. Ces unités ont tout d abord reconnu les positions françaises et, malgré les tirs de barrage, ont attaqués. Refoulés, ils ont repris leurs attaques faisant même des prisonniers à nos deux régiments. Certains de leurs éléments ont été isolés et capturés. Le VI ème Corps allemand ne tenait plus qu’un front de 700 mètres avec les 11ème et 12ème Divisions de réserve bavaroise. Il sera renforcé des 38ème et 54ème Divisions de réserve. A sa relève, la 11ème Division ne comptait plus qu'un effectif de 7 Compagnies. Cet acharnement montrait la valeur de ces positions stratégiques et, l'ampleur des moyens mis en place par les allemands.
(Source, Général Colin la cote 304, Edt Payot).
Suite à ces exploits nos deux régiments ont étés cité à l'Ordre de l'Armée, le drapeau du 125ème s enrichit alors d'une Croix de guerre avec une palme venant compléter les deux citations de 1915.
Voici le texte de la citation du 125ème RI.
« Le 125ème RI, qui le 7Mai 1916, sous le commandement du Lieutenant Colonel Oudry, après avoir supporté un bombardement d'une violence inouïe, a, rejeté par une violente contre attaque, l’attaque d'un ennemi en nombre, lui faisant plus de cent prisonniers.»
Au cours du repos des unités du IX eme Ca l aumonier R Morçay rendait
un vibrant hommage aux régiments dont le 125 eme RI
Le 7 Mai 1915 tombait à la Cote 304, à proximité du réduit "D", le sergent Babouard
Pierre Babouard était né le 30 Juin 1892 à Loudun (86). Séminariste depuis le 6 Novembre 1905, élève au Collège Saint-Joseph de Poitiers jusqu'en 1909, où il intègre la communauté d'Issy. Incorporé le 1er Octobre 1913 au 125ème RI, il poursuit son instruction et notamment le peloton des Caporaux. Il participe à toutes les campagnes du 125ème au sein de la 7ème Compagnie comme infirmier. Blessé en Belgique le 10 Novembre 1914, il refuse son évacuation. Il est nommé Sergent, employé comme chef de demie section et sera blessé encore deux fois de suite. De part son attitude exemplaire,le sergent Pierre Babouard a été cité une première fois le 6 Mai 1915 à l'Ordre du Régiment en ces termes
"Trois fois blessé depuis le début de la campagne, s'est toujours distingué par son courage, son dévouement et son énergie, s'est fait remarquer dernièrement au moment de l'explosion d'une mine ennemie dans sa tranchée".
Le 11 Mai en sortant de sa position, il entraînait ses hommes à l'assaut, il est de nouveau blessé assez gravement au dos par l’explosion d'un schrapnell. Il refusa son évacuation préférant accompagner ses hommes. Sa blessure se compliquant, il sera évacué. Il sera de nouveau cité, cette fois au niveau de la Division en ces termes :
Après sa convalescence, Pierre reste au dépôt du 125ème, à la caserne Sainte-Catherine en Août 1915. Il est affecté à l'instruction des jeunes recrues tout en continuant son oeuvre de séminariste.
En Février 1916, il est cité par le Général Curé, commandant le IX ème CA en ces termes :
"Pierre Babouard, sergent au 125ème RI, 7èmeCompagnie, très brave sous officier plein d’entrain, et de dévouement, grièvement blessé le 11 Mai 1915 en se portant à l assaut des tranchées ennemies en tête de sa section, s'était précédemment distingué dans plusieurs circonstances par sa belle attitude au feu".
Il rejoint le 125ème qui était au repos à Berck-sur-Mer, au sein de la 2ème Compagnie de Mitrailleuses.
Le 1er Avril, il gagne avec son régiment les alentours de Verdun. Le 7 Mai, il gagne l'enfer de Verdun, la cote 304.
Il se trouvait en soutien du 1er Bataillon dans des abris encore épargnés des coups au réduit"D". Suite à une attaque soudaine de l'ennemi, il dispose avec calme et sens tactique ses pièces face à l'avancée ennemie, distribue ses ordres de tir. Une de ses pièces s'est alors enrayée, il la rejoint et occupé à régler l'incident de tir, il fut atteint d une balle au front qui lui sortait par la nuque foudroyé sur le coup, probablement tirée par un tireur embusqué qui fut repéré par ses hommes, et taillé en pièces par des grenades. Malheureusement au moment de ramener son corps le bombardement reprit de plus belle et son corps ne fut pas ramené vers l arrière. Dans cet endroit bouleversé, son corps ne fut jamais retrouvé. Le sergent Pierre Babouard était tombé en effectuant son devoir, il était aimé et apprécié de ses hommes et de ses chefs, il laissa un grand vide dans son entourage
meme si le corps de pierre ne fut pas retrouvé son nom est inscrit a jamais dans la crypte de douaumont
merci a hervé Toulotte pour cette belle photo
(source "une ame de seminariste et de soldat) (Merci à Jerome Charraud http://indre1418.canalblog.com/ )
Un petit supplément sur la biographie de cet homme...grace au souvenir Français de Loudun
http://sfloudun.free.fr/Individus/B/BABOUARD%20Pierre.htm
l heure est aux recompenses voici ce qu en dit la presse
Quelques jours plus tard...
suite à ces pages de gloire le Chef de corps avait fait demander à la municipalité de Poitiers ceci:
voici la réponse de la municipalité
le chef de corps aprés la réponse recue..
sources:http://www.archives-vienne.cg86.fr
Stele commemorative sur la cote 304
AUX SOLDATS DE VERDUN
medaille commemorative de cette bataille
source France Medaille |
Créée par la ville de verdun le 20 11 1916,cette médaille n est pas officielle ,mais elle est l insigne des soldats de Verdun.Eux seuls ont droit a cette médaille.Elle est attribuée sur demande aux soldats Francais et Alliés ayant combattus dans le secteur de Verdun entre juillet 1914 et le 11 novembre 1918.Les noms des soldats de Verdun sont inscrits sur le registre placé dans la crypte du monument de la victoire et sur les livres d'or du musée de la guerre de la ville de Verdun